Mes engagements, ma profession de foi

" Appliquez-vous à garder en toutes choses le juste milieu " Confucius

 

  • Quelles sont les motivations d'un facteur de flûtes ? Qu'a-t-il voulu atteindre en construisant son instrument ? Est-il « Je m'en foutiste » ou perfectionniste ? Jusqu'où aller, quelle somme d'investissement produire, quelles limites ? Quel temps y consacrer et à quel coût ?

    Il s'agit de s'interroger sur la philosophie de son travail puis de déterminer un engagement vis-à-vis de soi-même ou opposable à l'acquéreur occasionnel. Autant s'y préparer pour moi, autant le reconnaître pour vous, avant de juger mon travail en prenant entre nos mains un de mes whistles.

    Lorsque je réalise une flûte j'aime à m'inscrire entre deux extrêmes. Entre produire un instrument bâclé et réaliser une flûte d'extrème manufacture.

    Vous le savez si vous avez lu ma dédicace ma dette se porte sur le travail d'un luthier Breton disparu : Per Guillou.

    Si on compare deux bombardes :

    - une produite par ce luthier « dans sa cuisine », sans matériel sophistiqué, avec un pauvre tour à bois hors d'âge ;

    - une produite aujourd'hui avec un tour à métaux sophistiqué puis les machines outils numérisées d'une entreprise...

    ... les différences nous frappent.

    D'un côté un instrument où se relève la main de l'homme : un léger dé-alignement d'un trou de note, le léger dé-centrage de l'assise de l'anche, à l'occasion la trace laissée par un outil, une fine rayure oubliée, un bois ponçé comme il doit-être certes mais ne luisant pas ensuite tel un miroir ou un plastique ;

    De l'autre un instrument « zéro défaut », froid objet produit en série par une machine qui, sans surprise, produira demain un autre de ces mêmes instruments où ne se lira jamais le passage de l'outil d'une machine, ni le désir d'un luthier.

    Le recours à la machine n'est pas le gage du succès. Essayez de tourner une bague en étain, incrustant une flûte, avec un tour en rapide rotation, elle s'arrachera sous la lame du ciseau. Mais limer la à la main paisiblement et lentement et vous maîtriserez sans échec votre incrustation. Evidemment vous travaillerez sans productivité et le temps, pour un professionnel aujourd'hui, se compte et se paye.

    Le constat se faisant entre un instrument vivant et un instrument aseptisé, mon choix est fait. Je m'engage à réaliser des flûtes justes (*) musicalement et jouables, se situant pour le reste dans la moyenne des choses : la moyenne de la technicité, la moyenne de la sophistication, et, contrepartie pour vous, acquéreur occasionnel, la moyenne des prix de vente. Je m'engage à la fourniture d' un instrument unique à forte personnalité : une flûte qui aurait pû être réalisée par un des maîtres du temps passé.

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  • Note (*) : Je ne rejette pas la technique lorsqu'elle nous assure un réel progrès. J'attache une grande importance à la justesse de mes flûtes. Elles sont contrôlées note à note à l'aide d'un accordeur électronique à cadran aiguille et "à la volée" (toute une pièce musicale jouée) par un logiciel d'analyse.